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oceanie297C'est une victoire d'un homme sur les évènements, qu'ils soient physiques, psychologiques (pour l'avant traversée) ou qu'ils soient météorologiques (durant la traversée) qu'a remporté Bernard Pucheu Planté il y a quelques semaines.

Un dépassement de soi-même qui doit lui servir de déclic, lui l'ancien responsable démarche qualité, à la recherche d'une nouvelle voie professionnelle : cet exploit lui a démontrer l'étendue de son endurance mentale. Car si le physique détient une importance évidente dans son exploit, le mental y tient aussi une place prépondérante. De quoi s'agit-il ? D'une traversée au long cours de 220 kms avec 7 000 mètres de dénivelé au total, réalisée en moins de 24 heures non stop. Accompagné pour la logistique de son ami Philippe Pité, Bernard a traversé « l'océAnie ». Mais dans cette « océAnie », point de kangourous ou autres marsupiaux, juste par ci par là quelques isards et autres marmottes. Le nom vient en fait de la contraction entre « océan » et de « l'Anie ». Cela consiste en une traversée de Lescun à la baie de l'Artha à St Jean de Luz, en franchissant le Pic d'Anie, le Pic d'Orhy et le Rhune. De Lescun aux chalets d'Iraty en course à pied « sauf pour les parties où il est plus économe de marcher », note Bernard, puis liaison en vélo jusqu'au col de Saint Ignace, puis à nouveau en courant jusqu'à la Rhune avant de remonter sur selle jusqu'à la baie d'Artha.

Des règles strictes pour atteindre le Graal.oceanie297

La présence de Philippe Pité à ses côtés lui fût essentielle pour le moral, mais difficile de savoir lequel a eu le plus besoin de l'autre et ce sont deux amis fatigués qui sont au final arrivés au bout de l'exploit : « Philippe est un bon régulateur et un super intendant, il a pris la chose très à cœur, à tel point qu'il a fallu parfois que je le rassure durant la course », précise Bernard. Comme lorsque une rafale de vent fait littéralement « décoller » Bernard sur l'Anie et que Philippe inquiet l'attend au point de rendez-vous au col de la Pierre St Martin où arrive son poulain à 8h30. Cela fait alors déjà 6 heures que Bernard est parti. En préambule de l'exploit, une préparation intense de 3 mois. Rien n'est laissé au hasard, au-delà de l'aspect physique, il y a eu un travail quotidien de relaxation basé sur la respiration. Avant le départ, Bernard établi des consignes précises à Philippe avec cartes et horaires. Pour atteindre son « Graal », Bernard se fixe des règles strictes, parmi elles : éviter de regarder l'Orhy à la sortie de l'Anie car « l'échelle des distances est trop grande, ça fait peur ». C'est à 12h30, qu'il atteint le port de Larrau. Le vent est encore puissant, pour preuve c'est à quatre pattes qu'il parcourt la crête de Zaspkigan : « en arrivant aux chalets d'Iraty, je pensais qu'il était 17h30, il était en fait 15h30, tout à fait dans les horaires établis », ça le motive.

« Relier océan et montagne c'est pouvoir être ce que je suis »

Vingt minutes pour se changer pour la partie vélo, manger du solide et se préparer pour la suite et Bernard repart : « sur Béhorléguy c'est du plaisir.... ». Mais à l'approche de Bidarray, le ciel se charge et le vent redouble, Saint Ignace est encore loin, qu'importe ! Bernard tient le choc. Une frayeur toutefois sur les hauteurs d'Ainhoa : « mon corps me lâche d'un coup et j'évite la chute », une reprise de respiration abdominale va lui faire franchir ce cap difficile. Puis vient la montée de la Rhune. Elle s'apparente à un kilomètre vertical car il décide de suivre la voie électrifiée « le vent et la nuit commence à m'affaiblir ». En haut, c'est un moment magique, mais pas le temps d'admirer le paysage (même de nuit), il faut regagner St Jean de Luz à vélo pour boucler la traversée en moins de 24 heures. Il est un peu plus de 0h30, soit 22 heures après son départ, Bernard a les pieds dans l'eau dans la baie de St Jean de Luz, la traversée est finie ! « Dans mon for intérieur, étant comme le Pays Basque, à la fois océan et montagne, le fait de relier les deux c'est pouvoir être ce que je suis. J'ai vécu ce challenge comme une V.A.E. qui j'espère m'aidera à réussir dans la recherche de ma nouvelle activité professionnelle », conclu Bernard qui déjà en secret, prépare d'autres traversées de l'extrême.

Fabrice Borowczyk

Quelques images de l'épopée :

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