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CAME MAIRIE

Rendue célèbre par son art lié à la chaise....

Came a su s'adapter à l'évolution économique du Pays et se tourne vers l'avenir avec optimisme.

Quoi de plus pratique pour faire une halte de s’asseoir sur une chaise ? Quoi de plus reposant que de faire une halte sur la route de la Côte Basque que de s’arrêter un instant à Came. Et donc de s’asseoir sur une chaise à Came. Car cette petite bourgade de 974 a été rendue célèbre par ses « chaisiers ». « Came, la cité de la chaise » peut-on lire à son entrée. Pourtant, de nos jours on ne trouve plus guère que deux artisans qui travaillent (entre autres) sur ce meuble présent dans tous les ménages. Bien loin des années phares au XIXe siècle où l’on dénombrait 240 personnes travaillant « autour de la chaise » sur les 700 habitants que comptait la commune. Car travailler la chaise ne veut pas nécessairement dire le faire dans une usine. Outre le travail sur l’ossature, qui lui s’effectuait bien en usine, d’autres activités liées étaient réalisées par des femmes à leur domicile : le paillage, la découpe de pailles de seigle ou la cueillette de joncs de marée. Les dernières grandes heures de la chaise de Came ont sonné en même temps que le XXe siècle s’achevait. La société Gestas employait encore une cinquantaine de salariés, puis cet artisanat a été victime du changement d’habitude des consommateurs et de l’éclosion de grandes enseignes privilégiant le bas prix. Difficile de savoir d’où vient l’origine de cette tradition, ni même sa date. Pour certains, cela remonterait à l’époque moyenâgeuse, celle des cagots, ces parias, repoussés par la population dans les forêts et qui tout naturellement ont développé le travail du bois.

CAME MAIRIE

Sur les murs de la Mairie, le blason de Came ne manque pas de mettre en valeur la chaise et les voies fluviales qui ont fait la renommée du village gascon

CAME BATISSES

Nombre de bâtisses de la commune évoquent une architecture oscillant du XVIe au XVIIIe siècle

Une activité devenue essentiellement agricole

Une autre hypothèse conduit plutôt autour des gabares qui transitaient autrefois à Came. Un marchand s’étant « installé » quelques temps entre deux voyages ayant constaté qu’il y avait absolument tout sur place pour développer une telle activité : le bois bien entendu, mais également le jonc présent dans les marais précieux pour confectionner la paille de seigle et bien entendu les voies fluviales pour la commercialisation. Mais quelle que soit l’origine, la vie à Came a longtemps été rythmée par la chaise, avec parfois même des innovations. Pour preuve, Came a été le berceau des expositions artisanales. C’est en effet dans les années 1970 qu’a eu lieu sur place la première du genre dans toute la région Aquitaine. Chaque année des milliers de visiteurs y venaient pour plusieurs jours de festivités, où la culture avait également toute sa place. Aujourd’hui la chaise, on l’a dit, n’a plus vocation à être le poumon économique de la ville. Mais cette dernière a su s’adapter et rebondir. L’activité est essentiellement agricole, avec beaucoup de cultures du maïs même s’il y a beaucoup d’emplois saisonniers. Ainsi les établissements Labeyrie emploient quelques 200 salariés permanents. Un nombre qui monte jusqu’à 350 en saison. Autre gros pourvoyeur d’emplois de la commune, Lur Berri et PBA dans le béton. Côté population, Came ne connaît pas la crise : lors du dernier recensement, la population était en hausse de plus de 13 % . Un phénomène qui se veut récurrent du fait de sa situation géographique. Située à une vingtaine de minutes de Bayonne, la commune campagnarde bénéficie de l’explosion du coût immobilier sur la côte qui a « repoussé » quelques ménages vers ses proches extérieurs.

CAME EGLISE ST MARTIN

L’église Saint-Martin conserve en son sein les sépultures des familles Dulom et Morel, magistrats du Duc du Gramont

Le tourisme prochain vecteur économique ?

Son essor démographique lui permet d’avoir une image dynamique avec 2/3 d’habitants âgés de moins de 50 ans. En son sein, l’école, axe central du RPI avec les communes avoisinantes de Bergouey et Arancou, accueille 102 élèves répartis dans 4 classes, avec l’ouverture d’une cinquième à l’étude. Ne dîtes surtout pas à un « Camot » ou une « Camotte », véritable gentilé à employer lorsqu’on est un puriste qu’il ou elle est Basque : « L’Académie de la langue basque explique que le nom des habitants est akarmartar, mais nous sommes Gascons !» affirme fièrement Yvan Bareyre, véritable mémoire vivante de la cité et de son Histoire et ex membre des Cantayres, une des associations de la commune qui avec la batterie de la fanfare municipale anime la commune toute l’année et l’égaye même parfois avec des soirées de mini-théâtres. Après avoir connu une importante activité fluviale, en ayant compté jusqu’à 3 ports jusqu’à la première guerre mondiale et après belle période autour de la chaise, Came, outre son intense activité agricole, se veut être un lieu tourné vers le tourisme. Ainsi un projet départemental lancé depuis 2018 vise à la réalisation de pistes cyclables notamment entre Came et Salies-de-Béarn. La réalisation de ce type de projets ainsi que sa proximité avec la Côte Basque devrait lui apporter un important essor touristique. Tout aussi dynamique que leur commune, les Camots et Camottes s’y préparent dès à présent avec d’ores et déjà une bonne dizaine de maisons d’hôtes et de gîtes. De quoi profiter d’un lieu de halte paisible (en s’asseyant sur une chaise ?) pour visiter les alentours béarnais, landais et basques, la cité gascone étant au carrefour de ces trois « territoires ».

CAME PANORAMA

Un cadre verdoyant et apaisant aux portes de l’agitation côtière

Texte et Photos : Fabrice Borowczyk

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