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On le pensait lié à Billère jusqu’à la fin de sa carrière.

Mais après 6 ans passés au club, Edu Reig ne portera plus les couleurs du PBH, pour la déception de beaucoup, lui inclus.

« Le bonheur n’est réel que s’il est partagé », la célèbre citation de Christopher McCandless colle parfaitement à relation quasi fusionnelle qui a existé au Billère handball durant 6 ans entre Edu Reig et le public du Sporting d’Este. Six saisons durant lesquelles l’ailier espagnol et le public billerois ont littéralement communié, six saisons à partager des drames les soirs de défaites, mais aussi les joies, lors des victoires auxquelles ils a souvent apporté toute sa part. Agé de 36 ans, Edu semblait être devenu un élément permanent du handball billerois. Mais les histoires d’amour finissent mal en général et celle-ci s’inscrit pleinement dans cette triste logique : « Le club a changé, beaucoup changé, notamment dans sa philosophie, dans ses valeurs, c’est son choix, mais je ne m’y reconnaissais plus, et dès le novembre-décembre j’avais pris la décision de ne pas poursuivre » avoue Edu, avec une pointe de tristesse dans la voix. « Ce que j’ai vécu à Billère, je ne l’oublierai jamais. Je suis arrivé en France en 2015 pour un an, au final je suis resté 10 ans et Billère y est pour beaucoup. » Qu’on en juge, 1 année à Mulhouse, une autre à Chartres et deux à Dijon. 

Durant six saisons, le Catalan est devenu Béarnais

Tout le reste c’était à Billère, une vraie déclaration d’amour. « Le Béarn c’est vraiment l’endroit que j’ai préféré, les paysages, le climat mais aussi les gens, je n’ai trouvé ça nulle part ailleurs et j’avais l’impression d’être en Espagne. Dans le Béarn, j’étais chez moi. » Tout semblait le destiner à y rester. Pour preuve lorsque sa fille vient au monde, c’est évidemment à Pau qu’elle voit le jour, mais pas question pour Edu de lui donner un prénom qui ne soit pas français : « Nous l’avons appelé Chloé un prénom français, j’y tenais. C’est une Béarnaise » dit-il avec émotion. Durant six saisons, le Catalan est devenu Béarnais et le public béarnais le lui a bien rendu : « je pense que j’ai apporté du bonheur au public, mais il m’en a également apporté ainsi qu’à ma famille, la façon dont j’ai été fêté après mon dernier match face à Caen, malgré la défaite et l’élimination, je peux vous dire que je ne suis pas prêt de l’oublier. Je tiens vraiment à les remercier du fond du cœur » Reconnaissant envers ses coéquipiers et les supporters de ne pas avoir « sorti de leur mémoire » tout ce qu’il a apporté au club il quitte donc un Béarn où il pouvait encore apporter beaucoup. Comme en témoigne la « pige » qu’il a accompli cette saison à Orthez. En grosse difficulté en N2M, le club fait appel à lui en décembre pour une opération de la dernière chance.

Billère a changé, pas Edu, et les deux n’étaient plus compatibles

Parti de très loin, il ne va échouer que de justesse, mais va, là encore, conquérir les cœurs des joueurs et supporters locaux. « C’était un challenge que je voulais me fixer, j’avais déjà entraîné des jeunes en Espagne, mais jamais des seniors, je voulais savoir si j’en étais capable. » La suite a démontré que c’était le cas. Pourtant au départ ce n’était pas gagné : « à mon arrivée, les joueurs ont pensé que j’allais avoir l’exigence d’un professionnel, mais ce sont des amateurs et il fallait que je m’adapte à leurs obligations tout en leur apportant quelque chose. » Humilité et talent vont avoir des résultats, Orthez va changer de visage et faire trembler ses adversaires au maintien. L’aventure ne demandait qu’à se poursuivre. Impossible car Edu voulait continuer à jouer. Mais Billère a changé, pas Edu, et les deux n’étaient plus compatibles. Alors c’est en Espagne, à Nava (Castille) qu’il va continuer à offrir du bonheur. « L’objectif c’est de jouer encore entre 2 et 4 ans, mais il faut que mon corps soit d’accord » sourit-il. Tel un grand de la Cour d’Espagne, il a quitté le Sporting d’Este par la grande porte, en offrant un dernier feu d’artifice avec 10 buts marqués pour son dernier match sous les couleurs locales, portant à 812 le nombre de buts inscrits lors de son aventure billeroise. Même si elle reste inachevée, Edu aura offert une histoire d’amour à son public jusqu’à la dernière seconde. Hasta Luego señor Edu !

Hasta Luego Señor Edu !

Texte Fabrice Borowczyk

Photos : David Le Déodic. 

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