En marge de son assemblée générale, Le Centre Ovin d’Elevage Ovin (CDEO)...
a célébré ses 50 ans d’existence, entre anecdotes et perspectives.
Si le CDEO a été officiellement constitué le 29/07/1983, son histoire a réellement débutée en 1975. À l’origine le centre ovin était une association qui fédérait : l’UPRA (sélection), le SCLO (contrôle laitier) la CIOP (coopérative d’insémination) et la SICA CREOM (Centre de Recherche et d’Expérimentation sur l’Elevage Ovin et la Montagne), le président de l’association était Allande Dascon d’Alçay. C’est donc un alerte quinqua qu’ont fêté les membres actuels en marge de leur assemblée générale le mardi 24 juin. Présents, nombre d’anciens présidents et directeurs qui ont fait grandir l’association depuis sa naissance. Parmi ceux-ci, Didier Hervé, directeur d’août 1986 jusqu’au 1er janvier 1995, fut le quatrième du nom. Son mandat fut synonyme de nombre de mutations dans le fonctionnement du CDEO. C’est effectivement durant son mandat qu’il a créé, en compagnie de Claude Soulas, le service pastoral, puis le service d’appui technique fromager. « Nous sommes un petit peu sorti des rangs de la pure génétique, en étant des précurseurs, avec mon équipe, de l’approche territoriale. » Avec la verve qu’on lui connaît, le désormais Directeur de l’IPHB, ne manque pas d’anecdotes. Notamment celle faisant référence au lieu d’implantation depuis toujours du Centre Ovin départemental : « Pourquoi sommes-nous depuis toujours basés à Ordiarp ? Quand on me dit que c’est un hasard, c’est faux ! Je l’ai appris en me rendant voir un Ministre de l’Agriculture et son Directeur de cabinet. Ce dernier me reçoit et me dit : voilà l’Ordiarp ! Je lui demande alors pourquoi me dit-il ça, et il me répond : Comment ? Vous n’êtes pas l’Organisation Régionale pour le Développement de l’Insémination Artificielle des Races Pyrénéennes ? Je lui ai répondu que je comprenais alors pourquoi il était Directeur de cabinet du Ministre et moi simple directeur d’une petite coopérative au Pays-Basque ! » Des anecdotes, il en a beaucoup et son attachement au centre ovin transpire à travers tous les pores de sa peau.
Un maître mot depuis toujours : l’innovation
« L’un des hommes qui m’a énormément marqué c’est Adrien Gachitéguy, moine bénédictin de l’abbaye de Belloc, qui avait un diplôme d’ingénieur agronome grâce auquel nous avons pu pratiquer l’insémination artificielle car il nous fallait quelqu’un possédant ce diplôme pour y être autorisés. Il y a eu aussi Jean Bonnemasou-Carrère, dont le fils Jean-Louis est devenu président par la suite, Julien Aguergaray, Jean-Baptiste Cachenaut et puis bien entendu Francis Fidelle et tant d’autres ». Pour lui, l’amoureux de toujours du pastoralisme « Le CDEO est encore à la pointe, mais il a toujours été au cœur de l’innovation en ayant tout de suite la préoccupation du territoire. Aujourd’hui la production du lait n’est plus au centre des préoccupations. On parle davantage d’évolution climatique, de biodiversité, entretien du territoire, ouverture des milieux. Le CDEO travaille les solutions basées sur la nature parce qu’on n’a jamais rien trouvé de mieux que nos brebis laitières pour entretenir nos montagnes et c’est précisément ce qui va donner de la force au centre ovin dans l’avenir. On ne pourra pas faire du pastoralisme pour que permettre aux gens de vivre si on ne fait pas de la génétique. La force de ce cinquantenaire c’est que tous les présidents qui se sont succédé ont eu la volonté d’innover. C’est un caractère très souletin. » Aujourd’hui, toujours dans son ADN d’innovation, le Centre Ovin se tourne résolument vers la partie « Recherches et Développement ». Dans ce cadre, l’agrandissement du centre est en phase de finalisation, « après plusieurs années de travail administratif, le projet va aboutir. Le permis de construire a été obtenu, les appels d’offres lancés, on espère le voir sortir de terre cet automne » explique Céline André, actuelle directrice depuis quelques mois, après 5 ans passés en tant que responsable du service génétique chargée des schémas de sélections. Pour elle cet agrandissement doit permettre au centre ovin de poursuivre sa croissance : « Aujourd’hui notre volonté est de travailler sur ce que souhaitons-nous pour nos brebis, notamment en terme d’adaptation par rapport aux aléas et changements climatiques. Cet outil va nous permettre, dans notre partie R & D, de mettre en place les différents projets adaptés à nos brebis de races locales. »
« Depuis un demi-siècle les présidents et directeurs du CDEO ont œuvrés au service de l’innovation. »
Texte et photo : Fabrice Borowczyk