Bien connus des amateurs de foot de la région, Jérémy Mongie...
est un sportif accompli. Pour preuve, avant de reprendre la compétition avec son club des Bleuets de Pau (R3), le fringant quinquagénaire va participer au GRP (Grand Raid des Pyrénées). Footballeur depuis l’âge de 7 ans, et actuel entraîneur du club historique palois, cet éducateur sportif de la ville de Pau pratique également le trail depuis 10 ans (licencié au sein de l’association Montardon d’Achille). Adepte du dépassement de soi et possédant un goût prononcé pour l’effort, Jérémy Mongie a décidé de « dépasser ses limites » en s’inscrivant sur la partie Ultra Trail de 220 kms du GRP. Avec un dénivelé positif total de 14 000 mètres, il s’agit d’un des ultra trails les plus ardus de l’Hexagone. Alors que le COVID représente une véritable catastrophe pour beaucoup d’entre nous, la crise sanitaire a finalement résonnée comme un déclic dans la décision de Jérémy de s’attaquer à pareil morceau. Privé de son sport de prédilection, le football, durant de longs mois, l’ancien joueur du FA Bourbaki, s’est lancé à corps perdu dans le trail en montagne, avec un objectif en tête : le GRP et son ultra trail de 220 kms. Depuis 6 mois, il multiplie les sorties, que ses « aficionados » peuvent suivre sur sa page facebook en guise de préparation. La magie du sport amateur, c’est qu’il n’y a aucun objectif mercantile : « c’est avant tout un défi afin de prouver qu’à plus de 50 ans, on est encore capable de belles choses sur le plan sportif, explique-t-il avant de préciser ses autres sources de motivation : l’amour de la nature en général et de la montagne en particulier et bien sûr la passion du trail ». C’est ce jeudi 19 août que Jérémy se lancera dans cette aventure aussi humaine que sportive.
Six mois de préparation
Le départ est fixé à 6 heures du matin depuis Saint-Lary Vieille-Aure pour une boucle dont l’arrivée est prévue samedi soir ou dans la nuit, « ou peut-être dimanche matin en cas de petite panne » sourit-il. Durant sa course pédestre, Jérémy côtoiera des lieux « mythiques » d’amateurs de sports divers, parmi eux : le tunnel de Bielsa, le Col de Portet, la Mongie (il devrait s’y sentir comme chez lui…), le pic du midi, Hautacam, Luz Saint-Sauveur, Pierrefitte, Cauterets, Tournaboup Barèges… Quand on explique qu’il s’agit d’une aventure humaine, c’est que Jérémy Mongie partagera ces instants inoubliables avec des proches via la logistique qu’il a mis en place durant ces 6 mois de préparation. Sa compagne, Sandrine, elle aussi sportive accomplie se chargera de l’assistance. En outre, une dizaine d’amis l’accompagneront sur certaines portions. « C’est important de pouvoir compter sur eux, bien entendu sur le plan de l’alimentation et pour se changer au niveau vestimentaire, mais aussi sur le plan mental » détaille Jérémy, car lorsque l’on court en pleine montagne, dans cette immensité à la fois belle et sauvage, loin de tous les tumultes de la vie de tous les jours, la solitude et l’assourdissant silence peuvent jouer des tours sur le plan cérébral. Car un ultra trail de 220 kms, si c’est un dépassement physique, c’est également un défi sur le mental. Et là encore, Jérémy pourra compter sur un appui important : Patrick Bruni, champion local de la discipline, l’accompagnera durant toute la nuit la plus difficile (du vendredi au samedi) : « car c’est là, dans l’obscurité et l’immensité de la nature que psychologiquement c’est le plus dangereux », explique-t-il. Durant les autres nuits, d’autres amis seront aussi à ses côtés. Car c’est bien connu, seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin !
Fabrice Borowczyk